Ah nous y voila, quelques secondes et la conférence de Christophe André sur les émotions va commencer. Je suis bien curieuse et je vais me faire un plaisir de vous résumer ici ce qu’il a partagé avec nous.
Il s’agit d’une conférence offerte par Mentorshow (plateforme donnant accès à une série de cours en ligne) dans le cadre du lancement du second cours de Christophe André sur le thème des « émotions ».
Près de 4000 personnes sont présentes pour cette conférence.
Christophe André souhaite commencer par nous donner une définition de ce qu’est une émotion. Il nous explique que nous avons bien entendu une idée de ce qu’est une émotion étant donné que nous les ressentons. Dans émotion il y a « motion » qui signifie « mouvement » - « la mise en mouvement ». Une émotion nous pousse à sortir de nous-même. C’est une réaction à ce qui nous arrive.
Une émotion connait 3 caractéristiques :
1. Une émotion est automatique, on ne peut pas l’empêcher. Une première leçon est donc de renoncer à empêcher les émotions car ce n’est possible… Comme il est impossible d’arrêter le vent.
2. Une émotion est globale. Une émotion n’est pas que dans la tête, elle est aussi ressentie dans notre corps.
Avec une pensée triste on va avoir tendance à nous replier, à nous isoler.
Avec la colère, on va voir des personnes comme étant nos ennemies. On va avoir tendance à avoir des impulsions.
Parfois on n’y comprend rien et on peut être perdu face à nos émotions. Afin d’améliorer notre « gestion des émotions », Christophe André nous conseille de toujours prendre un peu de temps pour comprendre ce qui nous arrive.
3. Une émotion est adaptative. Chaque émotion est là pour nous servir. Elle ne nous aide que si elle ne nous déborde pas.
La tristesse par exemple va nous permette de récupérer et nous donner l’envie de nous dépasser.
Après ces quelques explications, Christophe André nous propose un petit exercice afin de nous relier à nos émotions… Quel est notre état émotionnel là maintenant ? Qu’est-ce que je ressens là comme émotion(s) ?
Il nous fait remarquer que quand l’intensité d’une émotion est plus faible il est plus difficile de l’identifier.
Il fait un lien avec le fait que dans notre culture nous n’avons pas ou peu pris l’habitude d’être en lien avec nos émotions et nous ne sommes donc pas forcément à l’aise avec cet exercice. Peut-être que certains d’entre nous ont pris l’habitude des les cacher, de les repousser…
Alors comment s’y prend-on pour observer les émotions et pour mieux analyser notre état émotionnel ?
Nous allons effectuer un exercice en 3 séquences :
1. Quelle est ma valence ? Agréable ou désagréable. Positif ou négatif. Christophe André nous fait remarquer qu’on évite aujourd’hui de parler d’émotions négatives dans le sens où même si elle est désagréable, il y a une « bonne » intention de la part de l’émotion. L’important est de ne pas être submergé.
Il se peut aussi qu’on ressente des émotions mixtes.
Il nous explique que pour lui, par exemple, en ce moment il ressent des émotions mixtes. D’une part il ressent le plaisir d’être avec nous et de peut-être nous apprendre quelque chose et d’un autre côté le petit stress aussi que tout se passe bien. (et tout s’est bien passé 😉, merci Christophe 😊)
2. Quelle est l’intensité de l’émotion ? Basse, moyenne ou forte.
Pour la colère par exemple on peut aller de basse intensité, la mauvaise humeur jusqu’à une intensité très forte qui alors va correspondre à de la rage.
Plus l’intensité est forte, plus facile nous allons avoir à les identifier mais cela a pour conséquences de terriblement nous fatiguer. Lorsque l’intensité est basse c’est plus difficile à identifier. Nous avons donc un grand intérêt à apprendre.
3. Observer le corps et les pensées. On va avoir une vision des personnes, du monde qui nous entoure de façon tout à fait différente selon les émotions qui sont présentes. Christophe André nous explique, non sans humour, que le nombre d’imbéciles ne change pas d’un jour à l’autre et que pourtant certains jours on a l’impression qu’il y en a plus… C’est chez nous que cela se passe.
Il nous partage un exercice de méditation de 3 minutes en 3 séquences sur l’observation et l’accueil des émotions dans le moment présent.
1. 1 minute pour être avec ses émotions. Il nous accompagne avec le ressenti dans le corps
2. 1 minute pour être en lien avec sa respiration et être centré sur elle. Où sentons-nous notre respiration ? Notre poitrine, notre ventre, nos narines, etc.
L’idée est de ressentir tout ce qui se passe dans notre corps lors qu’on inspire et lorsqu’on expire.
3. 1 minute pour se remettre dans l’émotion. Est-ce que c’est comme tout à l’heure ? Est-ce que quelque chose a changé. Sommes-nous plus apaisés ? Comment cela se traduit-il dans nos pensées ?
Il nous conseille vivement (et moi aussi d’ailleurs 😉) de faire ce petit exercices plusieurs fois par jour. C’est très simple et a un effet, pourquoi s’en priver 😊. Il y a un grand nombre d’études scientifiques qui montrent que le fait d’accepter une émotion à un effet calmant et nous permet de voir les choses plus clairement.
Après ce moment « émotion », Christophe André parle du second sujet de la conférence : le stress.
Il s’agit d’une émotion de base, une émotion primitive. Le stress est la mise en route psychocorporelle face à un danger. Cela avait tout son intérêt quand nous vivions dans la jungle ou la savane etc. Il fallait être sur le qui-vive aux nombreux dangers. Le stress est notre héritage très lointain de centaines de milliers d’années. Être prêt au combat, à la fuite.
Le stress est en lien avec la pression de l’environnement et cela ça n’a pas changé. Cependant l’action physique est aujourd’hui moins utile. Et pourtant encore bien présente. Globalement c’est une émotion inévitable mais adaptative.
On parle parfois de bon et de mauvais stress…
Ce qu’on appelle le stress positif c’est lorsqu’il y a une pression de l’environnement mais que l’on sait qu’on peut y arriver… Comme le trac avant d’aller sur scène par exemple. Le côté positif du stress est de nous permettre de nous focaliser notre attention sur une action.
Le stress négatif quant à lui c’est lorsque je n’ai pas le contrôle. Je ne suis pas prêt ou en tout cas je ne me sens pas prêt. Je crois que je ne suis pas là la hauteur. Je me sens dépassé et débordé. Il y a ici une part importante de subjectivité. Il est à noter que le temps est un facteur important dans la pression que nous pouvons ressentir. Imaginons que nous devions réaliser quelque chose avec une pression temporelle importante, il est fort à parier que le stress sera présent et assez intense avec comme conséquence une sensation désagréable par rapport à ce que nous devons réaliser. Une même tâche à effectuer sans cette pression nous donnerait une sensation beaucoup plus agréable.
Certains « traits de la personnalité » peuvent engendrer plus de stress à une personne. Une personne perfectionniste ou qui veut garder le contrôle par exemple sera plus sujette au stress. À l’opposé, une personne avec une désorganisation totale peut ressentir du stress du fait de ne jamais retrouver ses affaires ou du fait d’être en permanence en retard. Les personnes éprouvent plus de difficultés à porter leur attention, à se focaliser.
Il peut y avoir des impacts physiques important liés au stress : les maux de tête, la contraction musculaire au niveau de la nuque, des épaules, des mâchoires, etc. Dans le cas de problème de santé, il peut être un facteur aggravant.
Le stress à une répercussion sur l’attention. On peut voir cette attention sous forme d’un graphique en cloche. Au départ le stress va nous permettre d’augmenter nos performances car « un peu » de stress va nous permettre de nous focaliser sur notre tâche. En revanche, si le stress augmente trop notre attention va se disperser et nos performances vont fortement diminuer.
Le stress va avoir un impact sur toutes les autres émotions car il va en augmenter l’intensité. C’est un dérégulateur émotionnel.
On peut d’ailleurs le remarquer dans notre vie quotidienne. Si nous revenons stressé du boulot, on risque d’être plus à cran et à fleur de peau et donc à s’énerver plus facilement sur son conjoint ou sur les enfants, … On va manquer de bienveillance car nous serons dans une certaine fatigue émotionnelle. Nous ne permettrons pas à nos émotions agréables d’être présente.
Nous arrivons petit à petit à la fin de la conférence, et Christophe André termine par un dernier exercice qui est une relaxation, une mini-relaxation.
1. Prendre conscience de ce qui se passe dans notre corps. Repérer les lieux de tensions dans le corps.
Au niveau des épaules… Est-ce crispé, tendu ? Les bouger, doucement. Bouger aussi la tête.
Les mâchoires, sont-elles tendues ? Laisser la mâchoire inférieure se desserrer. Vérifier notre front, s’il est tendu, le relâcher. La même chose avec les paupières…
2. Associer la respiration aux tensions : j’inspire de l’apaisement et j’expire mes tensions. J’inspire de la détente et j’expire le stress.
3. Refaire un petit tour de tous le corps pour revérifier les tensions.
L’idée de l’exercice est de nous installer et de prendre le temps de nous mettre dans un état d’intention. A la fin de l’exercice, le niveau des tensions musculaires est beaucoup moins fort.
Et nous voilà après près d’une heure de conférence… C’est le moment des questions / réponses et Christophe André prend le temps de répondre à quelques-unes d’entre elles.
Ça a été un moment bien agréable, merci Christophe André.
Christophe André enseigne la gestion des émotions.
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